Les bergers malades du loup – analyse d’une émission spéciste

 

http://www.franceinter.fr/emission-interception-les-bergers-malades-du-loup

 

Mon but n’est pas d’accabler ces personnes qui sont, de tout évidence, dans une grande souffrance. Je veux juste pointer certaines incohérences.

Les propos tenus dans cette émission sont spécistes. Le spécisme c’est une idéologie qui affirme que les êtres humains sont supérieurs aux autres animaux et qui se traduit dans le comportement (exploitation, meurtre) ou dans le langage (on n’utilise pas les mêmes termes quand on parle des humains ou des autres animaux : par exemple on dit qu’un humain fait l’amour par plaisir, alors qu’un autre animal fait l’amour par instinct ou par besoin ; ou bien on qu’une femme accouche alors qu’une vache « met bas »). Pour une définition plus détaillée, voir ici : https://mouvementvegane.wordpress.com/2012/02/27/definition-de-quelques-termes-de-la-cause-animale/

Remarque générale : les chiens qu’on entend ce sont forcément des chiens qui n’ont pas choisi leur sort, dont on se sert et que l’on met en danger (ce sont eux qui sont censés attaquer les loups).

Min 1 : « Ces «éleveurs et ces bergers sont les premières victimes du loup ». Non, les premières et les vraies victimes du loup sont les brebis, qui risquent leur vie. Mais ces brebis sont d’abord les victimes des humains, qui tuent bien plus de brebis en une journée que tous les loups en un an…

Min 4 : « Ça nous a coûté trois brebis et cinq agneaux quoi. Que des brebis pleines avec des agneaux dans le ventre… ». On a affaire ici au langage : on dit que la brebis est « pleine » alors qu’on ne dit pas vraiment ça d’une femme. La brebis est enceinte, tout comme une femme, puisque biologiquement, elle porte son bébé dans son ventre. Ainsi, on utilise un autre langage pour faire croire que le fait n’est pas le même alors que rien ne justifie, biologiquement parlant, cette différence de langage.

Min 8 : « Quand t’as une brebis qui est au tapis ce n’est pas un billet de 100 euros qui est par terre, quoi, c’est une brebis avec son historique… ». Déjà, comparer la brebis à un billet de banque, même pour dire qu’elle n’est pas que ça, est purement et simplement spéciste : cet être est d’abord considéré comme une marchandise. Ensuite, le terme « historique » est peut-être mal choisi, mais on ne dit jamais d’un humain « avec son historique » (sauf pour les crimes ou les problèmes qu’il pose, parlant là de ses actes passés) mais avec son « histoire » : les animaux, les brebis ont une histoire car ils ont une mémoire et une place unique dans leur groupe. Le propre du spécisme c’est de nier la dimension historique (pour le coup) des autres espèces animales. Les animaux aussi ont une histoire et leurs espèces connaissent des évolutions.

Min 11 : « [les bêtes] pour moi c’est comme si c’était mes enfants, les bêtes pour nous c’est des choses qui sont, qui sont, qu’on y est attaché, on soigne ça comme nos enfants quoi ». Je ne pense pas que la personne qui dit ça vende ses enfants à des abattoirs pour qu’ils finissent découpés en morceaux sur des étalages… Cette personne ne prend pas la mesure de ses propos. Ensuite elle dit « c’est des choses »… On n’entendra jamais quelqu’un sain d’esprit dire « pour moi, mes enfants c’est des choses qui sont, qu’on y est attaché… ». Les enfants n’ont pas de prix, les brebis, si ! Donc elles sont traitées d’abord comme des marchandises et leur volonté ne compte pour rien car les humains décident de leur destin. Ce n’est pas cela le respect.

Min 16 : « leur outil de travail a été détruit ». La journaliste parle ainsi des brebis… Cela en dit long sur l’idée que cette personne se fait des brebis. On ne dirait jamais ça d’un professeur dont les élèves ont été pris en otage et tués… Encore une fois, les brebis ne sont que des instruments à la disposition de la volonté et des besoins des humains.

Il serait donc judicieux que ceux qui écoutent cela mais surtout ceux qui font profession réfléchissent sérieusement à leur cohérence et au respect que nous devons aux brebis (et aux autres animaux). Ces gens se plaignent du loup, mais font-ils mieux ? Sont-ils là pour protéger les brebis ou bien pour mieux les tuer ? Si les loups tuent, c’est surtout parce qu’ils n’ont pas le choix. Ce n’est pas le cas pour les humains, qui peuvent choisir une autre vie que celle faite d’exploitation et de meurtre. Les belles paroles ne suffisent pas. Il ne suffit pas de dire qu’on les soigne « comme » si elles étaient nos enfants, alors qu’on les envoie à la mort pour quelques dizaines d’euros… pour justement nourrir nos enfants… Cohérence, cohérence ! Nous, on aime nos enfants, les brebis aussi, les autres animaux aussi. Laissons-les vivre.

Pétition : La corrida est un trouble à l’ordre public, Monsieur Manuel Valls

Lien de la pétition : http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2014N45698

Monsieur Manuel Valls, par la circulaire du 6 janvier 2014 vous demandez aux maires d’interdire les spectacles de Dieudonné M’Bala M’Bala en référence à l’arrêt du Conseil d’État Benjamin du 19 mai 1933 qui, faisant jurisprudence, stipule que « l’autorité investie du pouvoir de police peut interdire la tenue d’une réunion publique ou d’un spectacle » s’il y a :

– l’existence de risques de graves troubles à l’ordre public induits par cette manifestation ;

– l’impossibilité de prévenir ces troubles par des mesures de police appropriées, moins attentatoires aux libertés que l’interdiction.

Soit.

Mais, Monsieur Manuel Valls, quand il s’agit de la corrida, vous déclarez, le 11 septembre 2013 : « C’est quelque chose que j’aime, ça fait partie de la culture de ma famille » ; « Dans un pays en crise, avec des Français qui doutent de leur identité, tout ne peut pas se ressembler » ; « On a besoin de ces racines, ne les arrachons pas. » Pourtant, question « troubles à l’ordre public », les corridas ont un lourd passé. Premièrement, la corrida elle-même qui est d’une violence et d’un cynisme extrêmes, ce qui n’est pas propre à rendre les spectateur pacifiques ni à rassembler les Français. Deuxièmement, tout ce que cela provoque comme affrontements :

– à Rodilhan, le 8 octobre 2011 : http://www.youtube.com/watch?v=X_dP8_73KPM

– à Béziers, le 12 août 2012 : http://www.youtube.com/watch?v=jBdR6bwkZlU

– à Rion des Landes, le 24 août 2013 : http://www.youtube.com/watch?v=sQQ9o_YU4_s

– à Millas, le 8 août 2010 : http://www.youtube.com/watch?v=jE7k7i8vu30

Vous avez des preuves indubitables du fait que la corrida représente des troubles graves à l’ordre public. Vous êtes Ministre de l’Intérieur, censé assurer la sécurité des citoyens. Or, parce que VOUS aimez la corrida et parce que c’est une tradition (comme le « lancer de nain », que vous citez dans votre circulaire pour bien faire comprendre qu’une tradition n’est pas forcément bonne !) vous refusez de voir la réalité des choses : troubles graves à l’ordre public et torture animale !

Quelle est votre logique, Monsieur Manuel Valls ?

Nous, signataires de cette pétition, vous demandons avec insistance d’être cohérent et honnête et d’intervenir contre la corrida et tous les problèmes qu’elle pose à notre société !