La mairie de Calais annule un festival végan en raison de menaces

Des chasseurs et des éleveurs (lisez : des gens qui violentent et tuent des animaux) ont proféré des menaces de violence. Quoi de plus normal, la violence c’est régulièrement leur façon d’être… ? Ces gens s’opposent au fait de laisser les animaux vivre, ils s’opposent au fait de ne pas nuire. Quel genre de personne est celle qui se bat pour son droit de faire mal et de tuer ?

« Les organisateurs redoutent des débordements après des menaces émanant « des chasseurs et des éleveurs ». »

Suite de l’article ici : https://mobile.lemonde.fr/societe/article/2018/08/25/la-mairie-de-calais-annule-un-festival-vegan-en-raison-de-menaces_5346098_3224.html

Que faire lorsque un animal est enfermé dans un véhicule en plein soleil ?

 

 

 

 

« Un véhicule garé en plein soleil peut être un piège mortel pour un animal.

La température dans l’habitacle peut atteindre et dépasser les 40°C en moins de 10 minutes. En cas de canicule, le mercure peut osciller autour des 60° en seulement 15 minutes. Cela peut être fatal pour l’animal qui s’y retrouve enfermé. »

“J’ai vu le scandale de l’huile de palme” : un témoignage exceptionnel

« Parce qu’il est nécessaire de mettre des images sur des mots, voici un reportage qui, déjà, touche bien au delà des seules personnes sensibilisées. »

Suite de l’article ici : https://positivr.fr/huile-palme-grand-jd-borneo/

Véganisme ou antispécisme ? Faut-il nécessairement choisir ?

Fleurissent par-ci par-là des pensées portées par certains militants qui veulent opposer le véganisme et l’antispécisme (en faisant de ce dernier une cause plus noble et plus nécessaire) voire qui considèrent que les véganes sont inutiles et égocentriques. Pour tout vous dire, je pense très poliment que ce sont des foutaises, des artifices, des besoins d’élitisme qui poussent certains dogmatiques à tracer une frontière si claire entre le véganisme et l’antispécisme. J’essayerai ici de dire pourquoi j’ai si peu de considération pour cette posture artificielle qui naît du besoin de distinction à l’intérieur de la cause animale.

Déjà, voici comment je définis les termes.

Véganisme : philosophie morale et politique qui affirme que tous les êtres sentients (donc humains ET nonhumains) sont égaux en droits fondamentaux (droit à la liberté, à la vie, à la recherche de son bonheur etc.). De cette doctrine égalitariste découle évidemment un comportement cohérent (le refus de consommer des substances animales ou d’utiliser des services qui nécessitent l’exploitation des nonhumains) mais aussi le refus de toutes les discriminations à l’intérieur de notre espèce (car faire une distinction du genre « les humains et les animaux » c’est clairement spéciste vu que les humains ne sont que des animaux et rien de plus – et rien de moins -). Donc une personne végane cohérente refuse toute discrimination et toute exploitation de tous les êtres sentients, humains ET nonhumains.

Antispécisme : doctrine qui s’oppose à la hiérarchisation de valeur entre les espèces et entre les individus de ces espèces. De cette doctrine doit nécessairement découler un comportement végane. Sauf que l’on peut être antispéciste en théorie, mais pas en pratique, de même qu’on peut se déclarer anti-sexiste tout en harcelant les femmes ou anti-raciste tout en votant à l’extrême-droite. C’est toute la différence entre la théorie et la pratique.

Je vais maintenant reprendre quelques affirmations que j’ai trouvées par-ci par-là concernant cette soi-disant opposition et hiérarchie entre le véganisme et l’antispécisme (qui place l’antispécisme sur un piédestal ainsi que les militants qui s’en revendiquent).

1. Le véganisme est un mode de vie et de consommation

Oui, c’est vrai. Mais basé sur des principes éthiques et politiques (l’égalité de tous les êtres sentients). Le comportement et le mode de vie véganes découlent d’une philosophie égalitariste. Être végane c’est donc, en soi, un acte politique et militant profond et égal à nul autre. En étant végane on revendique des idées politiques ET on les applique.

2. Le véganisme n’est pas politique

C’est une affirmation gratuite et qui ne correspond pas à la réalité. Beaucoup de véganes sont aussi des militants actifs (sur le terrain, sur internet) et pas seulement des consommateurs isolés. De plus, le simple fait d’être végane est un acte militant car on s’oppose, en cela, à un système spéciste en le boycottant et on doit, jour après jour, soutenir nos idées à l’intérieur de nos cercles amicaux, familiaux, professionnels. Être végane c’est donc refuser de soutenir un système politique et économique basé sur des idées spécistes. En quoi ce geste ne serait-il pas politique y compris si on ne milite pas sur le terrain ? Politique vient de « polis » qui veut dire « cité ». Est politique tout acte qui concerne la vie en société, même si cet acte n’est pas conscient. Vous traitez les femmes en minijupe de « putes » ? Vous faites un acte politique. Vous enfreignez le Code de la route ? Acte politique. Vous votez ? Acte politique. Vous ne votez pas ? Acte politique. Vous respectez la loi ? Acte politique. Vous fraudez le fisc ? Acte politique. Vous financez un journal ou une asso ? Acte politique. Bon, vous avez compris le principe. Ainsi, être végane et donc boycotter tout un système spéciste parce qu’il est spéciste est un acte politique et non juste une façon de consommer. Si on était végane par goût (personne ne l’est pour cette raison mais disons !) ce ne serait pas un acte politique. Mais à partir du moment où on l’est pour une exigence de justice et d’égalité, c’est un acte politique fort et totalement révolutionnaire car rien, absolument rien dans ce monde n’est plus révolutionnaire que le véganisme.

Pour finir, les véganes demandent constamment le changement des lois pour y inclure les animaux nonhumains en tant que nos égaux. Ça non plus, ce n’est pas politique ?

3. Le véganisme c’est du marketing

Oui, certaines entreprises utilisent l’argument végane. Mais il faut être cohérent à un moment donné : on s’indigne que des entreprises exploitent les nonhumains impunément mais quand elles se mettent à faire du véganisme un argument de vente, ça ne nous convient plus ? De plus, on n’y peut rien si ces entreprises se servent du véganisme pour vendre des produits. Par contre, le simple fait que ces produits existent est une bonne chose car cela nous permet tout simplement de dire « vous voyez, on peut vivre et bien vivre en étant végane » ce qui est quand même un argument non négligeable car si vous pensez qu’on peut convaincre les masses à devenir véganes en ne leur proposant qu’un mode de vie difficile et dangereux, vous pouvez toujours rêver. Les humains ont besoin de sécurité et avoir un comportement juste ne doit pas les mettre en danger. La profusion des produits véganes nous donne du poids.

De plus, depuis quand c’est le marketing qui décide de ce qui est juste ? Si le marketing s’empare de l’antiracisme ou de l’antisexisme (ce qui arrive) vous devenez racistes et sexistes pour ne pas suivre le marketing ou pour qu’on ne dise pas de vous que vous suivez la mode ?

4. Être végane ne fait pas diminuer l’exploitation animale

Ça c’est peut-être l’argument le plus illogique et contre-intuitif (et totalement faux) que j’ai dû entendre. En France il y a 3 millions d’animaux terrestres tués par jour pour la consommation des spécistes (qui sont environ 67 millions, c’est à dire la quasi-totalité de la population). Une entreprise dont le produit ne se vend pas, disparaît ou s’adapte. Plus largement, un produit qui ne se vend pas n’est plus proposé sur le marché. Les animaux sont, pour les spécistes, des produits. Ils les vendront tant qu’ils s’achèteront. Et non pas tant que ce sera légal car il y a plein de produits interdits qui se vendent quand même (drogues, armes etc.). C’est d’une logique qui ne nécessite pas d’être un prix Nobel d’économie : s’il n’y a pas de demande, un produit ne peut pas rester sur le marché. Les entreprises n’ont aucune éthique (ce n’est pas leur intention ou leur but), elles font des affaires et elles vendent ce qui s’achète, c’est aussi simple que ça. Tant qu’on leur donne de l’argent elles considèrent qu’on est d’accord avec ce qu’elles font. Ce qui est souvent le cas. Ça les encourage donc à continuer. C’est pourquoi le boycott est la base, le minimum à faire quand on a un combat. On ne peut, d’un côté, s’opposer à un système et de l’autre côté, le financer pour qu’il perdure. Donner de l’argent aux entreprises (ou financer des services) c’est leur donner du pouvoir. À l’inverse, ne pas leur donner cet argent, c’est leur retirer leur pouvoir. Si on est des millions à ne plus financer les entreprises ou les services spécistes, pour quelle raison logique continueraient-ils à exister ?

Ainsi, convaincre les gens à devenir véganes c’est le strict minimum si on veut un monde juste pour les nonhumains (et aussi pour les humains, plus largement). On ne convaincra pas tout le monde à militer, c’est comme ça ! Mais si déjà beaucoup de gens arrêtaient de financer des entreprises spécistes, cela les affaiblirait et leur faiblesse nous rendra plus forts. Et cela n’a aucun sens de dire que ce comportement individuel n’aura aucun impact sur les institutions (écoles, administrations etc.) car les véganes qui y seront les forceront obligatoirement à s’adapter à leur demande (c’est ce qu’il se passe d’ailleurs dans les écoles, les universités et ailleurs).

A contrario, ce qui ne fait pas diminuer l’exploitation animale c’est d’être antispéciste sans être végane car les idées, la théorie n’ont aucune conséquence si elles ne sont pas appliquées.

5. Parler de véganisme invisibilise les animaux nonhumains

Je ne sais pas mais les gens qui osent dire ça vivent-ils dans une grotte ? À chaque fois que l’on dit à quelqu’un que l’on est végane, on est obligé de parler des nonhumains, obligé. Et si on ne le veut pas, nos interlocuteurs le veulent, eux. On n’y échappe jamais. Et on connaît tous leurs arguments les uns plus intelligents que les autres (le cri de la carotte, l’île déserte, le bateau avec des humains et un chien, d’abord la misère humaine etc.). Pour répondre à ces « arguments » que faisons-nous sinon parler, encore et encore, des animaux nonhumains ? Sincèrement, qui connaît un seul débat avec un-e végane dans lequel personne n’a parlé des nonhumains ?

Non, parler de véganisme non seulement que ça rend visible l’exploitation animale mais ça donne aussi, en même temps, la solution ! Si ce n’est pas beau, ça ! Alors que parler d’antispécisme ça ne donne strictement aucune solution, ça ne fait que poser des principes. Et quand les gens vous demandent « Oui, d’accord, je veux bien être antispéciste. Je dois faire quoi ? » vous allez lui répondre « Bah, il faut commencer par devenir végane »… Et on revient au point de départ, le véganisme comme le strict minimum, comme la moindre des choses.

6. Le véganisme est un allié du capitalisme

C’est vrai mais ça, c’est la faute des Illuminati et des Reptiliens qui ont infiltré notre mouvement pour le casser de l’intérieur ! Le véganisme est une philosophie, le capitalisme, un système économique dominant, à l’heure actuelle. Quelqu’un connaît un système économique antispéciste ? Encore une fois, si le marketing s’approprie le véganisme c’est que le véganisme prend de l’ampleur, de la force, c’est qu’on ne peut plus faire sans lui. C’est plutôt une bonne nouvelle surtout comparé à il y a quelques années seulement où presque personne n’avait entendu parler du sujet et où les entreprises spécistes disaient « Nous, des produits véganes ? Jamais de la vie ! ». Eh bah si, elles commencent toutes à se plier. Elles ne le font pas par éthique, c’est sûr. Mais c’est bien plus éthique de vendre des produits véganes.

Je ne sais pas si le capitalisme est pire que d’autres systèmes ayant dominé le monde (même si je suis anticapitaliste moi-même). Mais ce que je sais c’est qu’aucun système n’a fait la promotion du véganisme et donc que le capitalisme n’est pas le seul à blâmer. Le capitalisme n’a pas de morale, si les produits véganes se vendent et sont économiquement profitables, il abandonnera les produits spécistes. Le capitalisme tient à l’argent, pas au spécisme. Si le spécisme ne lui apporte plus de bénéfices, il s’adaptera sans aucun souci.

7. Les véganes non-militants sont raclures

Oui, oui, j’ai déjà vu ce genre de discours venant de quelques extrémistes dogmatiques de 269 Life Libération Animale (et non condamné par Tiphaine Lagarde). Et ils ne doivent pas être les seuls à ne plus se sentir…

Être végane c’est juste le minimum, c’est juste la base et en aucun cas le summum du militantisme ou de l’acte politique. De même qu’on ne va pas féliciter quelqu’un qui n’est pas raciste ou sexiste (on peut être content qu’il ne le soit pas mais bon, on trouve ça « normal », on se dit que c’est la base), de même on ne doit pas se pavaner d’être végane car ne pas nuire inutilement à des êtres vulnérables est juste « normal » éthiquement parlant, c’est la moindre des choses à faire. Donc on peut être végane, militer par sa façon d’être et de penser mais aussi aller plus loin et militer sur le terrain, publiquement. C’est à chacun de décider, ce n’est pas une obligation car on ne peut obliger quelqu’un de faire quelque chose. Par contre, c’est une obligation morale pour tous de ne pas nuire aux autres. On ne peut donc forcer une personne à militer et on n’a absolument aucun droit de la calomnier parce qu’elle ne milite pas (ou parce qu’elle ne milite pas comme nous). Ces calomnies viennent souvent des militants (ou faux militants, sait-on jamais ?) adeptes de l’action directe. J’ai une chose à vous dire, vous, les héros peu modestes qui affichez votre « abnégation » et votre « courage » sur les réseaux sociaux et qui insultez ceux qui se « contentent » (d’après vous) de consommer végane : on ne sait jamais pourquoi une personne milite (tenez, au hasard : pour la gloire, pour avoir une bonne image d’elle-même, pour écraser les autres avec sa valeur, pour trouver un-e partenaire, par ennui, par calcul politique etc.) parce qu’on n’est pas dans la tête des gens. De même, on ne sait jamais pourquoi une personne ne milite pas. Donc, vous, les militants faisant partie de l’élite antispéciste, grand bien vous fasse, continuez comme ça. Mais soyez plus modestes car il n’y a rien de plus méprisable que l’arrogance de la vertu (enfin, de la soi-disant vertu). Chaque personne est ce qu’elle est, elle fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a. Vous n’êtes ni des modèles ni des exemples absolus. Si vous faites ça pour les animaux nonhumains (et non pas pour votre égo), faites-le sans vous afficher, sans vous auto-congratuler et sans vouloir écraser ceux qui militent différemment (faire des repas, des vidéos, des photos, des articles, des conférences, des livres, vendre des produits, financer des associations etc.) ou qui ne militent pas du tout.

Je n’ai pas dû faire le tour mais je compléterai probablement au fur et à mesure des réactions éventuelles.

En conclusion : le véganisme et l’antispécisme sont les deux facettes d’une même monnaie. L’antispécisme c’est le côté « négatif » (« anti » ci, « anti » ça) et purement théorique (il n’appelle à aucun comportement pratique (ou alors, il en appelle au véganisme…). Le véganisme c’est le côté théorique ET pratique, le côté positif, celui qui pose un acte politique fort et qui l’applique, qui en donne l’exemple. Le véganisme se base bien évidemment sur des idées antispécistes mais il va plus loin car lui, il les applique dans la vie de tous les jours au lieu de simplement les théoriser. Et c’est ce dont ont besoin les nonhumains, de pratique, pas uniquement de théorie.

Si 7 milliards d’humains étaient véganes – même sans être antispécistes, ce qui est contradictoire, mais bon -, aucun animal nonhumain ne serait tué ou exploité. Si 7 milliards d’humains étaient antispécistes sans être véganes, l’injustice que vivent les nonhumains serait la même qu’aujourd’hui.