Le « vivant », un concept qui gagne en popularité dans la philosophie et les combats écologiques

La notion est plus inclusive que « nature » et « environnement », moins usée que « sauvage » et moins savante que « biodiversité » ou «non-humains».

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Véganisme ou antispécisme ? Faut-il nécessairement choisir ?

Fleurissent par-ci par-là des pensées portées par certains militants qui veulent opposer le véganisme et l’antispécisme (en faisant de ce dernier une cause plus noble et plus nécessaire) voire qui considèrent que les véganes sont inutiles et égocentriques. Pour tout vous dire, je pense très poliment que ce sont des foutaises, des artifices, des besoins d’élitisme qui poussent certains dogmatiques à tracer une frontière si claire entre le véganisme et l’antispécisme. J’essayerai ici de dire pourquoi j’ai si peu de considération pour cette posture artificielle qui naît du besoin de distinction à l’intérieur de la cause animale.

Déjà, voici comment je définis les termes.

Véganisme : philosophie morale et politique qui affirme que tous les êtres sentients (donc humains ET nonhumains) sont égaux en droits fondamentaux (droit à la liberté, à la vie, à la recherche de son bonheur etc.). De cette doctrine égalitariste découle évidemment un comportement cohérent (le refus de consommer des substances animales ou d’utiliser des services qui nécessitent l’exploitation des nonhumains) mais aussi le refus de toutes les discriminations à l’intérieur de notre espèce (car faire une distinction du genre « les humains et les animaux » c’est clairement spéciste vu que les humains ne sont que des animaux et rien de plus – et rien de moins -). Donc une personne végane cohérente refuse toute discrimination et toute exploitation de tous les êtres sentients, humains ET nonhumains.

Antispécisme : doctrine qui s’oppose à la hiérarchisation de valeur entre les espèces et entre les individus de ces espèces. De cette doctrine doit nécessairement découler un comportement végane. Sauf que l’on peut être antispéciste en théorie, mais pas en pratique, de même qu’on peut se déclarer anti-sexiste tout en harcelant les femmes ou anti-raciste tout en votant à l’extrême-droite. C’est toute la différence entre la théorie et la pratique.

Je vais maintenant reprendre quelques affirmations que j’ai trouvées par-ci par-là concernant cette soi-disant opposition et hiérarchie entre le véganisme et l’antispécisme (qui place l’antispécisme sur un piédestal ainsi que les militants qui s’en revendiquent).

1. Le véganisme est un mode de vie et de consommation

Oui, c’est vrai. Mais basé sur des principes éthiques et politiques (l’égalité de tous les êtres sentients). Le comportement et le mode de vie véganes découlent d’une philosophie égalitariste. Être végane c’est donc, en soi, un acte politique et militant profond et égal à nul autre. En étant végane on revendique des idées politiques ET on les applique.

2. Le véganisme n’est pas politique

C’est une affirmation gratuite et qui ne correspond pas à la réalité. Beaucoup de véganes sont aussi des militants actifs (sur le terrain, sur internet) et pas seulement des consommateurs isolés. De plus, le simple fait d’être végane est un acte militant car on s’oppose, en cela, à un système spéciste en le boycottant et on doit, jour après jour, soutenir nos idées à l’intérieur de nos cercles amicaux, familiaux, professionnels. Être végane c’est donc refuser de soutenir un système politique et économique basé sur des idées spécistes. En quoi ce geste ne serait-il pas politique y compris si on ne milite pas sur le terrain ? Politique vient de « polis » qui veut dire « cité ». Est politique tout acte qui concerne la vie en société, même si cet acte n’est pas conscient. Vous traitez les femmes en minijupe de « putes » ? Vous faites un acte politique. Vous enfreignez le Code de la route ? Acte politique. Vous votez ? Acte politique. Vous ne votez pas ? Acte politique. Vous respectez la loi ? Acte politique. Vous fraudez le fisc ? Acte politique. Vous financez un journal ou une asso ? Acte politique. Bon, vous avez compris le principe. Ainsi, être végane et donc boycotter tout un système spéciste parce qu’il est spéciste est un acte politique et non juste une façon de consommer. Si on était végane par goût (personne ne l’est pour cette raison mais disons !) ce ne serait pas un acte politique. Mais à partir du moment où on l’est pour une exigence de justice et d’égalité, c’est un acte politique fort et totalement révolutionnaire car rien, absolument rien dans ce monde n’est plus révolutionnaire que le véganisme.

Pour finir, les véganes demandent constamment le changement des lois pour y inclure les animaux nonhumains en tant que nos égaux. Ça non plus, ce n’est pas politique ?

3. Le véganisme c’est du marketing

Oui, certaines entreprises utilisent l’argument végane. Mais il faut être cohérent à un moment donné : on s’indigne que des entreprises exploitent les nonhumains impunément mais quand elles se mettent à faire du véganisme un argument de vente, ça ne nous convient plus ? De plus, on n’y peut rien si ces entreprises se servent du véganisme pour vendre des produits. Par contre, le simple fait que ces produits existent est une bonne chose car cela nous permet tout simplement de dire « vous voyez, on peut vivre et bien vivre en étant végane » ce qui est quand même un argument non négligeable car si vous pensez qu’on peut convaincre les masses à devenir véganes en ne leur proposant qu’un mode de vie difficile et dangereux, vous pouvez toujours rêver. Les humains ont besoin de sécurité et avoir un comportement juste ne doit pas les mettre en danger. La profusion des produits véganes nous donne du poids.

De plus, depuis quand c’est le marketing qui décide de ce qui est juste ? Si le marketing s’empare de l’antiracisme ou de l’antisexisme (ce qui arrive) vous devenez racistes et sexistes pour ne pas suivre le marketing ou pour qu’on ne dise pas de vous que vous suivez la mode ?

4. Être végane ne fait pas diminuer l’exploitation animale

Ça c’est peut-être l’argument le plus illogique et contre-intuitif (et totalement faux) que j’ai dû entendre. En France il y a 3 millions d’animaux terrestres tués par jour pour la consommation des spécistes (qui sont environ 67 millions, c’est à dire la quasi-totalité de la population). Une entreprise dont le produit ne se vend pas, disparaît ou s’adapte. Plus largement, un produit qui ne se vend pas n’est plus proposé sur le marché. Les animaux sont, pour les spécistes, des produits. Ils les vendront tant qu’ils s’achèteront. Et non pas tant que ce sera légal car il y a plein de produits interdits qui se vendent quand même (drogues, armes etc.). C’est d’une logique qui ne nécessite pas d’être un prix Nobel d’économie : s’il n’y a pas de demande, un produit ne peut pas rester sur le marché. Les entreprises n’ont aucune éthique (ce n’est pas leur intention ou leur but), elles font des affaires et elles vendent ce qui s’achète, c’est aussi simple que ça. Tant qu’on leur donne de l’argent elles considèrent qu’on est d’accord avec ce qu’elles font. Ce qui est souvent le cas. Ça les encourage donc à continuer. C’est pourquoi le boycott est la base, le minimum à faire quand on a un combat. On ne peut, d’un côté, s’opposer à un système et de l’autre côté, le financer pour qu’il perdure. Donner de l’argent aux entreprises (ou financer des services) c’est leur donner du pouvoir. À l’inverse, ne pas leur donner cet argent, c’est leur retirer leur pouvoir. Si on est des millions à ne plus financer les entreprises ou les services spécistes, pour quelle raison logique continueraient-ils à exister ?

Ainsi, convaincre les gens à devenir véganes c’est le strict minimum si on veut un monde juste pour les nonhumains (et aussi pour les humains, plus largement). On ne convaincra pas tout le monde à militer, c’est comme ça ! Mais si déjà beaucoup de gens arrêtaient de financer des entreprises spécistes, cela les affaiblirait et leur faiblesse nous rendra plus forts. Et cela n’a aucun sens de dire que ce comportement individuel n’aura aucun impact sur les institutions (écoles, administrations etc.) car les véganes qui y seront les forceront obligatoirement à s’adapter à leur demande (c’est ce qu’il se passe d’ailleurs dans les écoles, les universités et ailleurs).

A contrario, ce qui ne fait pas diminuer l’exploitation animale c’est d’être antispéciste sans être végane car les idées, la théorie n’ont aucune conséquence si elles ne sont pas appliquées.

5. Parler de véganisme invisibilise les animaux nonhumains

Je ne sais pas mais les gens qui osent dire ça vivent-ils dans une grotte ? À chaque fois que l’on dit à quelqu’un que l’on est végane, on est obligé de parler des nonhumains, obligé. Et si on ne le veut pas, nos interlocuteurs le veulent, eux. On n’y échappe jamais. Et on connaît tous leurs arguments les uns plus intelligents que les autres (le cri de la carotte, l’île déserte, le bateau avec des humains et un chien, d’abord la misère humaine etc.). Pour répondre à ces « arguments » que faisons-nous sinon parler, encore et encore, des animaux nonhumains ? Sincèrement, qui connaît un seul débat avec un-e végane dans lequel personne n’a parlé des nonhumains ?

Non, parler de véganisme non seulement que ça rend visible l’exploitation animale mais ça donne aussi, en même temps, la solution ! Si ce n’est pas beau, ça ! Alors que parler d’antispécisme ça ne donne strictement aucune solution, ça ne fait que poser des principes. Et quand les gens vous demandent « Oui, d’accord, je veux bien être antispéciste. Je dois faire quoi ? » vous allez lui répondre « Bah, il faut commencer par devenir végane »… Et on revient au point de départ, le véganisme comme le strict minimum, comme la moindre des choses.

6. Le véganisme est un allié du capitalisme

C’est vrai mais ça, c’est la faute des Illuminati et des Reptiliens qui ont infiltré notre mouvement pour le casser de l’intérieur ! Le véganisme est une philosophie, le capitalisme, un système économique dominant, à l’heure actuelle. Quelqu’un connaît un système économique antispéciste ? Encore une fois, si le marketing s’approprie le véganisme c’est que le véganisme prend de l’ampleur, de la force, c’est qu’on ne peut plus faire sans lui. C’est plutôt une bonne nouvelle surtout comparé à il y a quelques années seulement où presque personne n’avait entendu parler du sujet et où les entreprises spécistes disaient « Nous, des produits véganes ? Jamais de la vie ! ». Eh bah si, elles commencent toutes à se plier. Elles ne le font pas par éthique, c’est sûr. Mais c’est bien plus éthique de vendre des produits véganes.

Je ne sais pas si le capitalisme est pire que d’autres systèmes ayant dominé le monde (même si je suis anticapitaliste moi-même). Mais ce que je sais c’est qu’aucun système n’a fait la promotion du véganisme et donc que le capitalisme n’est pas le seul à blâmer. Le capitalisme n’a pas de morale, si les produits véganes se vendent et sont économiquement profitables, il abandonnera les produits spécistes. Le capitalisme tient à l’argent, pas au spécisme. Si le spécisme ne lui apporte plus de bénéfices, il s’adaptera sans aucun souci.

7. Les véganes non-militants sont raclures

Oui, oui, j’ai déjà vu ce genre de discours venant de quelques extrémistes dogmatiques de 269 Life Libération Animale (et non condamné par Tiphaine Lagarde). Et ils ne doivent pas être les seuls à ne plus se sentir…

Être végane c’est juste le minimum, c’est juste la base et en aucun cas le summum du militantisme ou de l’acte politique. De même qu’on ne va pas féliciter quelqu’un qui n’est pas raciste ou sexiste (on peut être content qu’il ne le soit pas mais bon, on trouve ça « normal », on se dit que c’est la base), de même on ne doit pas se pavaner d’être végane car ne pas nuire inutilement à des êtres vulnérables est juste « normal » éthiquement parlant, c’est la moindre des choses à faire. Donc on peut être végane, militer par sa façon d’être et de penser mais aussi aller plus loin et militer sur le terrain, publiquement. C’est à chacun de décider, ce n’est pas une obligation car on ne peut obliger quelqu’un de faire quelque chose. Par contre, c’est une obligation morale pour tous de ne pas nuire aux autres. On ne peut donc forcer une personne à militer et on n’a absolument aucun droit de la calomnier parce qu’elle ne milite pas (ou parce qu’elle ne milite pas comme nous). Ces calomnies viennent souvent des militants (ou faux militants, sait-on jamais ?) adeptes de l’action directe. J’ai une chose à vous dire, vous, les héros peu modestes qui affichez votre « abnégation » et votre « courage » sur les réseaux sociaux et qui insultez ceux qui se « contentent » (d’après vous) de consommer végane : on ne sait jamais pourquoi une personne milite (tenez, au hasard : pour la gloire, pour avoir une bonne image d’elle-même, pour écraser les autres avec sa valeur, pour trouver un-e partenaire, par ennui, par calcul politique etc.) parce qu’on n’est pas dans la tête des gens. De même, on ne sait jamais pourquoi une personne ne milite pas. Donc, vous, les militants faisant partie de l’élite antispéciste, grand bien vous fasse, continuez comme ça. Mais soyez plus modestes car il n’y a rien de plus méprisable que l’arrogance de la vertu (enfin, de la soi-disant vertu). Chaque personne est ce qu’elle est, elle fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a. Vous n’êtes ni des modèles ni des exemples absolus. Si vous faites ça pour les animaux nonhumains (et non pas pour votre égo), faites-le sans vous afficher, sans vous auto-congratuler et sans vouloir écraser ceux qui militent différemment (faire des repas, des vidéos, des photos, des articles, des conférences, des livres, vendre des produits, financer des associations etc.) ou qui ne militent pas du tout.

Je n’ai pas dû faire le tour mais je compléterai probablement au fur et à mesure des réactions éventuelles.

En conclusion : le véganisme et l’antispécisme sont les deux facettes d’une même monnaie. L’antispécisme c’est le côté « négatif » (« anti » ci, « anti » ça) et purement théorique (il n’appelle à aucun comportement pratique (ou alors, il en appelle au véganisme…). Le véganisme c’est le côté théorique ET pratique, le côté positif, celui qui pose un acte politique fort et qui l’applique, qui en donne l’exemple. Le véganisme se base bien évidemment sur des idées antispécistes mais il va plus loin car lui, il les applique dans la vie de tous les jours au lieu de simplement les théoriser. Et c’est ce dont ont besoin les nonhumains, de pratique, pas uniquement de théorie.

Si 7 milliards d’humains étaient véganes – même sans être antispécistes, ce qui est contradictoire, mais bon -, aucun animal nonhumain ne serait tué ou exploité. Si 7 milliards d’humains étaient antispécistes sans être véganes, l’injustice que vivent les nonhumains serait la même qu’aujourd’hui.

Cowspiracy ou l’hypocrisie et l’inutilité des associations « écologistes »

Les associations écologistes qui ne prônent pas le véganisme sont juste une vaste blague spéciste et ridicule. L’exploitation des animaux nonhumains est la première source de pollution (et on ne parle pas de la souffrance de ces animaux…). Pourquoi une association écologiste digne de ce nom n’en fait-elle pas son premier adversaire ? Nous n’avons pas besoin de manger ou d’utiliser des animaux nonhumains, tout ce que nous leur faisons c’est pour notre plaisir et cela n’a aucune justification morale.

« L’animalisme, dangereux royaume des fées » – réponse

Mon texte est une réponse à cet article : http://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/l-animalisme-dangereux-royaume-des-fees-5243253

« La bientraitance relève des devoirs humains en général, une nécessité dont la plupart des éleveurs sont parfaitement conscients. »

– Ce serait bien de définir cette « bientraitance » et de nous dire comme ces « éleveurs parfaitement conscients » font-ils pour bien traiter des animaux qu’ils envoient à la mort par milliards.

« l’antispécisme (courant qui refuse la notion d’espèce et milite contre tout traitement différencié entre les humains et les animaux, N.D.L.R.) »

– Faux, l’antispécisme ne refuse pas la notion d’espèce ni ne prône une indifférenciation mais il refuse la hiérarchie de valeur entre les espèces animales (y compris donc la nôtre) 

« C’est pourquoi, cohérents, les abolitionnistes prônent la stérilisation de toutes nos espèces domestiques (dont les chiens, les chats, etc.) pour qu’elles s’éteignent et disparaissent. Nous sommes là vraiment aux antipodes du welfarisme. »

– Pas pour qu’elles « s’éteignent et disparaissent » (soit Wolff n’a rien compris soit il fait semblant de ne rien comprendre) mais pour éviter le cycle éternel des reproductions, des euthanasies et pour éviter l’exploitation de ces animaux. Sinon, grand philosophe, c’est normal que les abolitionnistes soient aux antipodes des welfaristes… Non mais lui il est prof à Normal Sup quoi… Je serais curieux de connaître quels sont les critères de recrutement car visiblement la logique n’en fait pas partie…

« Oui, l’antispécisme est né de la parution de son livre Libération animale aux États-Unis, en 1975. Mais le philosophe Peter Singer n’a jamais plaidé pour le véganisme. »

– Faux, de nouveau. Le terme « spécisme » a été introduit par Richard D. Ryder en 1970.

À la limite, le spéciste Singer aurait juste pu rajouter le terme « anti ». Par contre, vous avez raison pour une fois, Singer ne prône pas le véganisme, il a la même idéologie hypocrite et incohérente que vous.

« La France est désormais atteinte à son tour par cet activisme radical. »

– « Activisme radical » qui consiste à se balader avec une caméra pour montrer ce que vous et vos potes esclavagistes voulez cacher et à ne pas financer votre monde de sang, de souffrance et de mort. Ah les dangereux radicaux !

« Nous n’avons plus de grande utopie politique, de grands courants de pensée humanistes. »

– Parlez pour vous, nous on en a, c’est le véganisme. Après, tu m’étonnes qu’avec des « penseurs » comme vous, les « grands courants de pensée humanistes » se soient éteints…

« Pour beaucoup de jeunes, les animaux sont perçus comme les ultimes victimes, les sous-prolétaires du prolétariat. »

– Exploités et tués par centaines de milliards, sans presque aucun droit de leur côté, oui, ils sont effectivement les ultimes victimes d’un monde que les humains croient leur appartenir.

« La racine en est la perte de contact avec la réalité du monde animal. »

– C’est sûr que quand on coupe la gorge à une vache ou quand on plante des épées dans le corps d’un taureau, on est en plein contact avec la réalité du monde animal. Par contre, quand on les caresse, chouchoute et quand on les soigne, on est à côté de la plaque.

« Ensuite, nos jeunes urbains ne connaissent les animaux que par des reportages qui les montrent en élevage ou en batterie. »

– C’est pour ça qu’on rentre dans les abattoirs et les élevages mais vous et vos potes spécistes, vous êtes contre… C’est bizarre, non ?

« Regardez le cheval : pendant des millénaires, il était un compagnon de travail, de guerre ou de transport. »

– Compagnon ? Dites-nous, Socrate des temps modernes, vos compagnons humains à vous, vous avez le droit de vie et de mort sur eux ? Ils sont à votre service quand vous le voulez et où vous le voulez ?

« À cause, enfin, de l’évolution des idées. »

– Moi j’aurais tendance à dire « grâce » mais comme vous ne maniez pas très bien la logique, je vous le pardonne.

« Et entretiennent la confusion. »

– La seule confusion c’est dans votre tête, pour nous les choses sont assez claires !

« Entre écologie et animalisme. La confusion est savamment entretenue, les deux disciplines n’ont pourtant rien à voir. »

– Pas par les véganes abolitionnistes, en tout cas. Mais c’est encore une preuve du fait que vous maîtrisez mal le sujet car s’il y a une chose qui nous énerve c’est les gens comme vous qui se prennent pour des écolos alors qu’au fond vous n’êtes en rien différents des autres gens spécistes et capitalistes.

« L’animalisme n’a rien à faire des espèces, il ne s’intéresse qu’à la souffrance individuelle. »

– Wow, arrêtez, vous m’inquiétez ! C’est la deuxième fois que vous ne dites pas n’importe quoi ! Sinon, c’est un peu normal de ne rien avoir à faire des espèces car l’espèce est un concept, seuls existent les individus !

« Les écologistes ne sont, par exemple, pas systématiquement opposés à tous types de chasse, ou à la valorisation d’une espèce face à des nuisibles. »

– Moi je n’ai pas rencontré « d’écologistes » soutenant la chasse aux humains, pourtant il n’y a pas d’espèce plus nuisible que la nôtre !

« Les animalistes, eux, campent sur la certitude d’une bonne nature, une vision caricaturale, un royaume des fées où seul l’homme serait le prédateur… »

– Mais pas du tout, Einstein ! On campe sur la sentience des autres animaux et donc sur leur droit à la vie et à la liberté. Comme pour les humains. Regardez, vous, par exemple, vous êtes ignorant, pédant, pas logique, vous faites du mal aux autres animaux et sûrement à des humains aussi et pourtant, même si vous n’êtes pas parfait de nature, vous avez le droit à l’égalité de traitement et au respect de vos droits. Bah figurez-vous que c’est pareil pour les autres animaux, il n’y a pas de raison pour que eux aient moins de droits fondamentaux que vous !

« Il nous faut être extrêmement vigilants. Et bien distinguer cet abolitionnisme radical du welfarisme (bientraitance) qui peut être un allié précieux pour les éleveurs respectueux du bien-être animal. »

– Ah oui, attention, car si les véganes répandent trop leur idéologie vous risquez de ne plus pouvoir assister à des tortures et des meurtres publics que vous aimez tant (corrida) ni de pouvoir facilement manger des cadavres en décomposition. Il y a un autre gros gros risque : c’est que tous ces êtres innocents si injustement traités et si inutilement tués puissent enfin vivre une vie paisible ! Vous imaginez le risque quoi ? À qui vous sentirez-vous supérieur si vous n’aviez plus le droit de les torturer et tuer ?