Royal canin, plus hypocrite que moi tu meurs ?

La nouvelle sur le parrainage par Royal canin des combats d’animaux s’est vite répandue. L’entreprise a finalement décidé de prendre ses responsabilités et a publié ce communiqué clair. Clair ? Enfin, pas si on veut bien le lire…

Je voudrais citer la fin du court communiqué : « La politique du bien-être animal de Royal Canin est très claire: nous nous opposons vivement à toute activité qui pourrait mettre en danger la santé de l’animal, altérer son espérance de vie, son bien-être ou son mode de vie. Cette politique couvre bien entendu toute opération marketing ou commerciale. »

Et maintenant, essayons de décrypter ce langage vague et creux.

1. « Bien-être animal » : c’est, dans la cause animale, une façon polie et politiquement valorisante pour dire que nous souhaitons exploiter et tuer les animaux, mais dans la douceur.

2. « […] nous nous opposons vivement à toute activité qui pourrait mettre en danger la santé de l’animal, altérer son espérance de vie, son bien-être ou son mode de vie. »

Sur le « mode de vie » : à partir du moment où les chiens et les chats vivent sous la dépendance des humains (ces derniers les font se reproduire, les vendent et les utilisent comme bon leur semble), il est difficile à dire que cela n’altère pas le mode de vie de ces animaux. En effet, que choisissent-ils dans tout cela ? Choisissent-ils leur lieu de vie ou leur famille d’accueil ? Choisissent-ils leur nourriture ou leurs loisirs ?

Sur « la santé, l’espérance de vie, le bien-être » : n’importe quelle personne avec un peu de curiosité sait que les élevages « d’animaux de compagnie » ressemblent souvent à des camps de torture et que la santé de millions d’animaux n’est pas du tout assurée par les humains. Je ne sais pas s’il y a des études sur l’espérance de vie, mais vu le nombre d’animaux abandonnés et qui vivent comme ils peuvent dans des villes inadaptées, je ne crois pas qu’elle soit grande. Quant au « bien-être », qui peut assurer que ces millions d’animaux sont heureux de vivre parmi nous, en captivité (car c’est bien de cela dont il s’agit) ?

Mais il ne faut pas oublier la chose la plus importante : Royal canin dit se préoccuper des animaux. Je demande ce qu’il y a dans les boîtes et leur site est clair là-dessus :

1. Boîte Junior : Composition: Viandes et sous-produits animaux, céréales, huiles et graisses, sous-produits d’origine végétale, substances minérales.Additifs (au kg)Additifs nutritionnels: Vitamine D3: 118 UI, E1 (Fer): 6,5 mg, E2 (Iode): 0,2 mg, E4 (Cuivre): 1,9 mg, E5 (Manganèse): 2 mg, E6 (Zinc): 20 mg.Additifs Analytiques (%): protéines: 9, matières grasses brutes: 6, cendres brutes: 1.5, cellulose brute: 1, humidité: 80

2. Boîte Adult Beauty : Composition: Viandes et sous-produits animaux, céréales, sous-produits d’origine végétale, substances minérales, huiles et graisses.Additifs (au kg)Additifs nutritionnels : Vitamine D3: 128 UI, E1 (Fer): 15 mg, E2 (Iode): 0,25 mg, E4 (Cuivre): 2 mg, E5 (Manganèse): 4,4 mg, E6 (Zinc): 43 mg.Constituants analytiques (%): protéines 9.6, matières grasses brutes: 6.4 , cendres brutes 2, cellulose brute 2, humidité 74

3. Boîte Adult light : Composition: Viandes et sous-produits animaux, céréales, sous-produits d’origine végétale, substances minérales.Additifs (au kg)Additifs nutritionnels: Vitamine D3: 90 UI, E1 (Fer): 11 mg, E2 (Iode): 0,2 mg,E4 (Cuivre): 1,5 mg, E5 (Manganèse): 3,3 mg, E6 (Zinc): 33 mg.Constituants analytiques (%): protéines: 9, matières grasses: 2.7, cendres brutes: 1.4, cellulose brute: 2.5, humidité: 78.

J’arrête là ? Mais comment ça ? Royal canin s’oppose «  vivement à toute activité qui pourrait mettre en danger la santé de l’animal, altérer son espérance de vie, son bien-être ou son mode de vie » mais vend des boîtes à l’intérieur desquelles il y a des morceaux de cadavres d’animaux (sans dire lesquels) ? Ces animaux-là, rentrent-ils dans la politique du bien-être animal à la sauce Royal canin ? Apparemment non. Ainsi, je propose de modifier ce communiqué qui est soit hypocrite soit aveugle (je vote pour la première option) et je vous livre la modification dans un nouvel article : https://mouvementvegane.wordpress.com/2013/07/30/royal-canin-communique-officiel-ou-presque/

Ce que révèle l’affaire de la chair morte de cheval

L’affaire de la chair morte de cheval (plus couramment appelée par l’euphémisme « viande » de cheval) révèle, certes, le caractère mafieux et profondément manipulateur de l’industrie exploitant les animaux. Mais cela n’est pas étonnant. En effet, qui pourrait imaginer qu’une industrie qui torture et tue des milliards d’êtres sentients (doués de sensations psychologiques et physiologiques) pour des banales raisons pécuniaires, détruit l’environnement, détruit la santé des citoyens et plombe les finances publiques serait autre chose qu’un vaste réseaux de crime organisé ? Personne sauf ceux qui aiment se laisser manipuler. Une industrie esclavagiste et criminelle est capable par définition de tout. Mentir sur l’origine de la chair morte de cheval n’est qu’un détail comparé au reste.

Non, ce que révèle vraiment cette affaire c’est le spécisme (faire une hiérarchie de valeur entre les espèces animales) fondamental de tout un pays, de toute une civilisation. « Manger du cadavre de cheval ? Oh non, quelle horreur ! ». « Manger du cadavre de vache ? Bah oui, c’est trop bon la vache ! » (enfin, son cadavre découpé en morceaux et joliment emballé). Si la chair de cheval a choqué la sensibilité sélective des citoyens ce n’est pas parce qu’elle serait dégoûtante en elle-même mais seulement parce que les citoyens sont plus attachés aux chevaux qu’aux vaches. Car, d’un point de vue objectif, tout le monde en convient, un cheval ou une vache sont égaux face à la souffrance et à la mort. Nous nous sommes indignés, encore une fois, non pas pour le mal fait en notre nom mais parce que nous avons été trompés et parce que nos sentiments ont été ébranlés. Rien à faire des chevaux, au fond. Comme des vaches d’ailleurs.

En quoi, d’un point de vue objectif (c’est à dire privé d’intérêts et sentiments personnels) une vache a-t-elle moins de valeur inhérente qu’un cheval ? N’a-t-elle pas mal aussi ? N’a-t-elle pas une conscience aussi ? N’a-t-elle pas des bébés pour la pleurer ? Les vaches sont des animaux sentients, tout comme les chevaux. Elles ne veulent pas être exploitées et tuées et nos habitudes culturelles leurs sont indifférentes. Ce qu’elles savent c’est si on leur fait du mal ou pas et non la charge symbolique qu’elles et les chevaux représentent pour nous qui ne regardons pas plus loin que le bout de notre nez.

Ce qui est choquant ce ne sont pas les mensonges d’une industrie dont la manipulation est la nature même. Ce qui est choquant c’est cette facilité avec laquelle presque tous les citoyens acceptent comme « normal » le fait d’exploiter et tuer les vaches. On observe ainsi les ravages de la propagande spéciste à cause de laquelle cet aveuglement discriminatoire (vache oui, cheval non !) est passé presque inaperçu.

Les vaches veulent vivre, tout autant que les chevaux. Ni plus, ni moins. Et tous ces animaux en ont le droit. Notre devoir n’est pas de les discriminer mais de les protéger de ceux qui les massacrent. Ou du moins de ne pas financer ces derniers.

Le vrai sens des mots – la viande

 

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