Beaucoup de monde ce jour à Orléans centre mais bien peu de gens qui soient venus discuter. Je relève le passage d’un homme qui, après avoir dit, de manière agressive, « C’est quoi vos conneries là ?! » a commencé à parler de la corrida, dire qu’il était contre et ensuite me parler de son ancien travail dans un abattoir… Il a été licencié car, un jour, il n’a pas pu tuer un porc : « Je n’ai pas pu, il me regardait droit dans les yeux ce connard ! » dit notre homme, les yeux en larmes… Je lui raconte qu’un prisonnier Anglais a un peu vécu la même histoire, racontée dans le texte La vache qui pleure. Un autre homme, professeur de français, a longuement discuté avec nous. Il affirme ne pas être « converti » mais tout porte à croire qu’il en a l’intention. Deux jeunes filles qui font de l’équitation s’interrogent sur le fait de manger de la viande, car, au fond, « les vaches et les porcs… sont pareil que les chevaux ». Un homme qui, raisonnable, a avoué qu’à part le goût, il ne trouve aucune justification au fait de manger de la viande. Un fils d’éleveur qui s’en va bien vite laissant inachevée une discussion prometteuse. Un conseiller agricole fait de même, tout en laissant sa carte de visite. Il y a eu des encouragements et il y a aussi eu des reproches : « Vous feriez mieux de vous battre contre les pédophiles » comme si militer pour les animaux nous faisait cautionner la pédophilie. Mais dans l’ensemble très peu d’intérêt porté à un stand bien visible et à des idées révolutionnaires beaucoup trop de personnes passant sans même regarder, ce qui en dit long sur l’absence presque totale de curiosité intellectuelle dont certains sont victimes (et créateurs)…