Chat qui veut absolument se faire caresser
Abolitionnisme exclusif: dans le contexte de la cause animale, approche philosophique et politique qui demande l’abolition totale et sans concessions de toutes les formes d’exploitation des animaux et l’interdiction de considérer ceux-ci comme des propriétés. Le véganisme est, dans ce sens, une manière pratique d’affirmer des idées abolitionnistes.
Abolitionnisme inclusif : dans le contexte de la cause animale, approche philosophique et politique qui demande l’abolition totale de toutes les formes d’exploitation des animaux et l’interdiction de considérer ceux-ci comme des propriétés mais compte y arriver en passant par des mesures welfaristes. Les abolitionnistes inclusifs peuvent, par exemple, faire la promotion des œufs venant de poules élevées à l’extérieur (donc pas en cage) tout en affirmant que l’élevage est, en lui-même, spéciste et contraire aux droits inhérents des animaux.
Bien-être (ou welfarisme) : dans le contexte de la cause animale, approche philosophique et politique qui affirme qu’il faut réglementer l’exploitation des animaux de telle sorte que celle-ci soit plus douce mais aussi plus rentable économiquement et en termes d’image. Le welfarisme ne remet pas en cause l’idée que les autres espèces animales sont inférieures à la nôtre et doivent servir nos intérêts (même les plus futiles). Il affirme, tout au contraire, que leur exploitation est normale et morale, une fois que les cas les plus graves de maltraitance ont été évités.
Inhérent : « ce qui vient avec ». Est inhérent tout droit qu’un être acquiert par le fait même de naître et d’être ce qu’il est. Par exemple, un animal sentient possède la capacité de souffrir (psychiquement) et de sentir la douleur (physiquement) de par sa constitution même, indépendamment d’autres critères qu’il pourrait acquérir au cours de son existence. Ainsi, cette capacité inhérente à sa nature lui offre un droit inhérent au respect de sa vie, de sa liberté et de son intégrité physique et psychique.
Sentience : capacité, pour un être, d’avoir des ressentis physiques (douleur, sensations diverses, plaisir etc.) et des ressentis psychiques (émotions, volontés, désirs, pensées etc.).
Spécisme : idéologie qui affirme que certaines espèces ont plus de valeur morale que d’autres. Généralement, dans ce classement hiérarchique, l’espèce humaine a la première place. Ainsi, est aussi spéciste une pensée qui affirme, par exemple, que les chiens ont plus de valeur inhérente que les porcs donc qu’ils doivent être mieux protégés et plus respectés que ces derniers. Le spécisme est une discrimination par l’espèce qui n’est basée sur aucun critère pertinent.
Véganisme : c’est l’opposé du spécisme, son antinomie. Le véganisme affirme que toutes les espèces animales sentientes (et tous les individus de toutes ces espèces) sont égales (égaux) en valeur inhérente et qu’aucune ne doit être au service de l’autre. Le véganisme considère tous les individus sentients comme égaux en droits fondamentaux (droit à la vie, à la liberté, à la recherche de son bien, à ne pas se faire exploiter et maltraiter, à ne pas être la propriété de quelqu’un). Il interdit donc toute hiérarchie de valeur basée sur des critères non-pertinents. Mais quels sont les critères pertinents ? Ces critères sont appelés ainsi car ils ont un rapport avec la valeur reconnue d’un être. Par exemple, avoir la peau blanche n’est pas un critère pertinent pour être protégé de la maltraitance. Par contre, ressentir la douleur est un critère pertinent par rapport à cette protection. De même, avoir des poils ou des plumes, quatre pattes ou un cerveau d’une certaine taille ou bien appartenir à une espèce particulière ne sont pas des critères pertinents permettant de discriminer l’individu en question et de lui reconnaître moins de valeur inhérente.
Végétalisme : régime alimentaire exclusivement basé sur des produits d’origine végétale.
Marine Le Pen a sûrement des qualités, mais la sensibilité et l’intérêt qu’elle porte aux animaux n’en font pas partie. Crier fort que l’abattage « halal » est une honte, sans rien dire de l’abattage « classique », qui, semble-t-il, ne pose aucun problème, c’est, au pire, de l’islamophobie déguisée, au mieux, une grave erreur de pensée. Dans tous les cas, le spécisme de cette personne est patent : les animaux sont de toute façon à notre service, et le fait qu’elle approuve la chasse ou la corrida va dans ce sens. Non, Marine Le Pen ne défend pas les animaux, mais elle les exploite. Pire, elle se sert d’eux pour critiquer une religion et gagner des voix. Elle les instrumentalise, elle les utilise comme des moyens (ceci dit, la plupart des politiques font de même d’ailleurs…). Il faut donc, une fois pour toutes, enlever à Marine Le Pen une image de protectrice des animaux : elle ne protège rien du tout, elle est spéciste comme n’importe qui, elle exploite les animaux, elle les mange, elle porte leur peau, elle utilise des produits testés sur eux, elle s’amuse de leur torture et ainsi de suite. Dans la cause animale, les opinions de Marine Le Pen ne valent rien. Pire, elles ralentissent la libération animale et renforcent le spécisme. Quand Marine Le Pen sera végane abolitionniste et que son programme politique ira dans ce sens, nous pourrons en reparler. En attendant, arrêtons de brouiller les pistes et de confondre les choses.
Pour finir, deux liens :
http://www.l214.com/communiques/2012/02/24-marine-le-pen-question-animale/
Tout le monde est d’accord qu’il ne faut pas causer du mal gratuitement. Les humains peuvent bien vivre sans exploiter les animaux, cette exploitation n’étant pas une nécessité. Ainsi, les humains, puisqu’ils exploitent malgré tout les animaux causent à ces derniers un mal gratuit. Et cela contredit fondamentalement le principe du début. Alors, de deux choses l’une : soit on révise ce principe et on affirme que causer du mal, même sans nécessité, n’est pas une mauvaise chose soit on arrête, pour être cohérent, toute exploitation des animaux. Il faut choisir car on ne peut affirmer une chose et faire son contraire.