« Je suis spéciste » – Elisabeth de Fontenay

PS : ces extraits viennent de l’émission « Vivre avec les bêtes » en date du 6 mars et du 13 mars 2011

Décidément, cette émission n’est là que pour asseoir intellectuellement (ou consolider) la domination et la supériorité des Hommes sur le reste des animaux. Sa création a été nécessaire puisque le véganisme, comme philosophie morale et comme manière de vivre, prend de l’ampleur et cela fait peur à ceux qui se sont habitués à se considérer supérieurs. Cette émission est un effort désespéré pour garder infranchissable la frontière entre l’homme et l’animal. De Fontenay dit que nous sommes des êtres d’histoire, qui posons le droit et qui pouvons changer les conditions sociales de nos vies. Ce sont ses arguments phares pour garder la spécificité humaine et donc notre supériorité morale sur les animaux (ce qui justifie, bien sûr, de les priver de liberté et de vie comme bon nous semble). Je ne vois pas, Madame, où sont cette considération et cette passion pour les animaux dont vous êtes si fière : comment se manifestent-elles ? Vous avez enfin avoué que vous êtes spéciste, j’apprécie. En même temps, tout le monde l’avait compris avant que vous ayez le courage de le dire. Je me demande comment vous pouvez encore vous permettre d’oser dire que vous avez de la considération pour les animaux. La prochaine fois, définissez le terme. Votre considération condescendante (puisque vous êtes spéciste) n’est qu’une contradiction dans les termes et une manière de vous déculpabiliser et de vous cacher la vérité de vos actes.

Quant à Jeangène Vilmer, il est sur le « bon » chemin, mais est resté un utilitariste (pour faire simple, on peut tuer les animaux si ce que nous y gagnons est plus important que ce qu’ils perdent et si nous le faisons sans douleur, « humainement ») du même genre que Peter Singer, donc rien à applaudir là-dessus…

Pour la première partie de l’enregistrement, Fabienne Chauvière, avec une voix mielleuse (un végan a-t-il le droit d’utiliser ce terme ? haha) ne fait rien de moins que la pub à des fédérations de pêche. Nous pouvons aller « taquiner le goujon » (expression qui veut dire « faire de la pêche à la ligne » mais qui peut aussi être interprétée comme un euphémisme pour éviter l’expression « tuer le goujon » qui représente la réalité matérielle de cette expression manipulatrice). Et, « pour permettre à certaines espèces de poissons de se reproduire [ne sommes-nous pas gentils quand même ?]  » nous avons délimité la tuerie dans le temps : il n’est autorisé de voler la vie de ces êtres que pendant 6 mois. Au-delà, c’est immoral…

Alors, encore des doutes sur les buts de cette émission ? Croyez-vous vraiment qu’elle est là pour les animaux ? Moi je propose de la boycotter tout simplement et de dire à France Inter les raisons de fond.

La cause animale, sensiblerie de pleurnichards ?

On entend souvent dire que s’inquiéter du sort réservé aux animaux c’est de la sensiblerie. Se révolter contre le meurtre de centaines de milliards d’animaux, une simple attitude de faibles qui n’ont pas encore atteint l’âge adulte ou, pour les hommes particulièrement, la virilité. De manière rabaissante (pour les femmes) on dit que ces sentiments sont réservés à la partie féminine de la population, que les vrais hommes s’intéressent à la politique, au foot, à la boxe, à la bière, voire à la pilosité excessive, aux odeurs dérangeantes pour des nez fins, au langage vulgaire, aux derrière des femmes (oui, je sais, on dirait que je décris des machos mais non, non, ce n’est pas vrai) et, plus tard, sans l’avouer, au Viagra. En tout cas, la sensiblerie c’est pour les femmes ou les femmelettes, voilà la vérité. Les durs, les virils, n’ont que faire des animaux. Mais la vérité, si on laisse de côté la peur d’avouer sa sensibilité (qui, pour certains, serait le contraire de la virilité), c’est qu’abuser d’un être plus faible est tout sauf preuve de courage, qu’être insensible à la souffrance de l’autre c’est tout sauf de la virilité, qu’être froid face à l’injustice c’est un manque et non un plus. De même qu’un adulte qui violente un enfant ne fait preuve d’aucun héroïsme, de même un homme qui maltraite un animal est tout sauf un brave.

Si certains continuent à en douter et persistent à croire que frapper un animal les rend forts, je les prie de regarder cette vidéo… Et d’en contacter les protagonistes pour leur exprimer leur point de vue. Mais quelque chose me dit que devant les membres de Rescue Ink, ces femmelettes pleurnichardes, nos héros de la lâcheté feraient moins les fiers.

Le fort protège le faible, sans quoi il agit lâchement.

 

Monde civilisé ? Sans blague !

Portrait des bons militants du Mouvement végan

1. Le militant est là pour informer

  • il n’est pas là pour accuser, critiquer, insulter etc.

  • il s’adresse à des personnes qui le plus souvent ignorent le sujet dont il parle

  • il doit être pédagogue et patient car ce qu’il apporte est souvent absolument nouveau pour les gens

2. Le but du militant c’est de pousser d’autres personnes à militer

  • il est la pour rallier à la cause et non pour créer du rejet ; le véganisme ne réussira que si beaucoup de personnes y adhérent ; que le militant n’oublie pas que le véganisme (quand il est connu) est déjà suffisamment mal-vu, pas la peine donc d’en rajouter

  • si le militant ne réussit pas à créer des vocations, au moins pourra-t-il créer des sympathies

  • le militant doit rappeler constamment que toute bonne volonté est bienvenue et que la cause a besoin de chacun d’entre nous

3. Le militant prendra garde à ne pas marginaliser le véganisme

  • il doit donner envie aux autres de devenir végans et il ne pourra le faire qu’en montrant que ce n’est pas difficile et qu’on ne devient pas asocial, hargneux et marginal pour autant

  • il est donc préférable de mentionner, aussi souvent que possible, les bons côtés du véganisme au lieu de simplement critiquer le spécisme

4. Le militant s’adresse à des personnes capables de changer

  • le militant n’est pas né végan, il l’est devenu ; de même, toute personne, je dis bien toute personne est susceptible de changer de vie et de vision du monde ; le militant doit l’accompagner et la rassurer, croire en elle et non la dévaloriser et décourager

  • les gens ne changent pas au même rythme, il faut être patient et ne pas s’offusquer de ne pas avoir réussi à convaincre quelqu’un en cinq minutes de discussion

  • les gens doivent changer parce qu’ils sont convaincus et non parce qu’on leur demande de changer ; et s’ils ne sont pas convaincus, peut-être est-ce parce que le militant s’y est mal pris

5. Le militant est un homme comme les autres

  • même si ses actes sont plus justes, le militant ne doit jamais oublier qu’il n’est pas parfait et que rien ne lui donne le droit de se croire une meilleure personne que les non-végans ; tous les hommes ont la même valeur, la seule chose qui diffère c’est la signification et la conséquence de leurs actes ; le militant est là pour parler des actes et non des personnes ; que le militant n’oublie jamais qu’il n’y a rien de pire que l’arrogance de la vertu

6. Le véganisme est bénéfique à tous

  • un monde végan serait, toutes choses égales par ailleurs, un monde plus juste et cela profiterait aux animaux autant qu’aux hommes

  • bien décrit, le véganisme ne peut pas être rejeté comme une philosophie dangereuse et injuste ; le militant doit donc se dire que si les autres n’y adhérent pas c’est parce qu’ils n’ont pas encore compris l’intérêt du véganisme ; il ferra donc attention à bien leur en expliquer les principes

  • une si belle vision du monde ne peut être rejetée que suite à une mauvaise compréhension et la mauvaise compréhension est souvent le résultat d’une mauvaise explication

7. Le militant doit être exemplaire

  • cela ne veut pas dire qu’il doit être parfait, mais tout simplement cohérent ; il ne peut et ne doit demander aux autres de faire des choses qu’il ne fait pas lui-même

  • il ne peut pas militer pour un monde pacifique en employant un langage et un comportement violents et irrespectueux ; ceci le discréditerait lui et la cause ; que le militant n’oublie pas que les gens regardent son comportement plus qu’ils n’écoutent ses paroles

Tout bon militant du Mouvement végan (association qui ne veut valoriser rien de moins que le véganisme…) doit avoir à l’esprit cette citation de Spinoza : «  Ne pas railler, ne pas pleurer, ne pas détester, mais comprendre. » Tout militant qui veut convaincre de la valeur du véganisme doit d’abord la prouver par la valeur et l’exemplarité de son propre comportement.

Si vous militez sous l’égide du Mouvement végan c’est que vous avez accepté et intégré tous ces principes que vous pourrez bien-sûr compléter mais en aucun cas refuser ou ignorer. Il en va de la réussite de notre cause.

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