L’albatros et les végans

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid!
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait!

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

L’albatros, Baudelaire

Végans, vous sentez-vous comme cet albatros, difficilement acceptés et compris par le monde ? Sentez-vous la difficulté d’exprimer votre être dans un monde qui refuse la différence, dans un monde qui aime le conformisme ? Avez-vous du mal à marcher aisément parmi les pensées et les préjugéss les plus bas ? Sentez-vous le regard incrédule et insistant de ceux qui n’arrivent pas à prendre de la hauteur? Alors ne désespérez pas et rappelez-vous le mot de Churchill “Vous avez des ennemis ? Très bien. Cela veut dire que, une fois dans votre vie, vous avez fermement pris position pour quelque chose.”

Il faut élever les idées que la plupart ont sur ce monde et ensuite vous pourrez vous y sentir à l’aise.

Un éternel Treblinka

treblinka

 

– l’auteur fait un parallèle, certes osé mais non moins évident, entre le génocide perpétré par les nazis (et tous les génocides en général) et celui que subissent les animaux depuis si longtemps et encore plus à notre époque « civilisée ».
– il ne s’agit pas de mettre les hommes et les animaux sur le même plan (ni de faire des hiérarchies par contre) mais tout simplement de faire comprendre que tout génocide commence par la dégradation des victimes (langage violent et irrespectueux, sobriquets d’animaux, auto-conviction que les victimes ne méritent aucune considération car elles sont inférieures…); cette manière de faire est maintenant utilisée pour faire accepter plus facilement le génocide des animaux (ce ne sont « que » des animaux, de la même manière qu’on disait ce ne sont « que » des juifs, ou « que » des noirs etc)
– à bien regarder, les méthodes de traitement et l’idéologie mises en place concernant les animaux ressemblent à s’y méprendre aux idéologies racistes (nazie en particulier, car le nazisme est allé au bout de ses « idées »…) à deux différences près : 1. nous ne tuons pas les animaux parce que nous les détestons (bien que la raison de leur mort ne change rien pour eux) et 2. notre entreprise de crime organisé est sans fin puisque sans cesse des animaux sont créés pour être ensuite tués
– et si vous avez encore un doute, relisez la phrase de Hitler que j’ai copiée à la fin de l’article : quelle meilleure manière d’expliquer notre comportement envers les animaux ?

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« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le véritable test moral de l’humanité (le plus radical, qui se situe à un niveau si profond qu’il échappe à notre regard), ce sont les relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. Et c’est ici que s’est produite la faillite fondamentale de l’homme, si fondamentale que toutes les autres en découlent.  »  Milan Kundera

« Celui qui immole un bœuf est comme celui qui tuerait un homme. » Isaïe, 66.3

« Prenez parti. La neutralité aide l’oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage le bourreau, jamais le torturé. » Elie Wiesel

« Un jour, nos petits-enfants nous demanderont : Où étais-tu pendant l’holocauste des animaux? Qu’as-tu fait contre ces crimes terrifiants? Nous ne pourrons pas leur offrir la même excuse une seconde fois – que nous ne savions pas. » Helmut Kaplan

« Au milieu de notre style de vie lié aux hautes technologies, l’ostentation et l’hédonisme, parmi les monuments les plus remarquables de l’histoire, de l’art, de la religion et du commerce, il y a les « boîtes noires ». Ce sont les laboratoires de recherche biomédicale, les fermes productivistes et les abattoirs – des complexes sans visage où la société mène son sale boulot d’abus et de meurtre sur des êtres innocents et sensibles. Ce sont nos Dachau, nos Buchenwald, nos Birkenau. Comme les bons bourgeois allemands, nous avons une idée assez précise de ce qui s’y passe, mais nous ne voulons pas vraiment être confrontés à la réalité. » Gail Eisnitz

De l’avis de Barbara Stagno, plus on s’engage dans la lutte pour les animaux, plus on s’éloigne du reste de la société. « Quand vous parcourez les allées d’un supermarché, vous ne voyez pas de la « nourriture », vous voyez le bout de la chaîne productiviste allant des fermes d’élevage aux abattoirs. Quand tout le monde s’attendrit devant un panier de chatons qu’un collègue a apportés au travail, vous voyez les millions de chats errants dans les rues, ou à qui on injecte du pentobarbital sodique mortel dans les refuges. » Elle explique que c’est comme si on disposait soudain d’une « vision aux rayons X ».

« Tous ces érudits , tous ces philosophes, les dirigeants de la planète, que savent-ils de quelqu’un comme toi? Ils se sont persuadés que l’homme, espèce pécheresse entre toutes, domine la création. Toutes les autres créatures n’auraient été créées que pour lui procurer de la nourriture, des fourrures, pour être martyrisées, exterminées. Pour ces créatures, tous les hommes sont des nazis; pour les animaux, c’est un éternel Treblinka. » I.B. Singer, The Letter Writer

« Je pense très profondément que les gens qui ont une sensibilité, qui réfléchissent aux choses, doivent en arriver à la conclusion qu’il est impossible d’être bon, d’être pacifique si on tue des animaux. Qu’on ne peut pas se dire épris de justice si on s’empare d’une créature plus faible que soi pour la torturer et la tuer. » I.B. Singer

« […] à moins que de croire au fascisme – c’est-à-dire que le pouvoir donne tous les droits – on n’a pas le droit de faire du mal aux autres. » Henri Spira

« Cet enfer rendaient dérisoires toutes ces inepties au sujet de l’humanisme. » I.B.Singer

« Celui qui ne possède pas le pouvoir perd le droit à la vie. » Hitler




Pour Élisabeth de Fontenay

Cet article, que j’ai voulu mettre en commentaire à l’interview que vous avez donnée au Point) n’a bien sûr pas été publié par cet hebdomadaire liberticide et publicitaire. Mais je ne vais pas m’en étonner quand même. Sûrement vous ne lirez jamais cet article mais si le miracle devait arriver, je voudrais que vous ne preniez pas les attaques pour vous même. Non, je n’écris pas pour vous, personnellement, il n’y a aucune raison pour que je le fasse. Je vous prends seulement en exemple car vous êtes connue dans le domaine de la philosophie animale et cela pour de bonnes raison. Mais vous ne cessez pas, pour autant, d’être l’exemple même d’une philosophie sophiste et absolument inutile (voire complice du système dominant). Philosophie, nul besoin de le dire, tellement étroite car créée par une humaine pour les humains. Adieu la décentralisation, bonjour la tentative de confirmer la supériorité de l’homme. Enfin, voilà l’article :

Encore une qui mange l’objet de sa compassion…Sûrement, madame, les animaux vous remercieront pour vos livres très documentés. D’ailleurs,  j’ai entendu que 15% des animaux les ont déjà lus et appréciés…Vos mots doux leur vont droit au cœur. Vous rassurez leur conscience et leur estime  d’eux-mêmes… Ils l’ont dit, c’est ce dont ils ont le plus besoin : de mots, plein, plein de gentils mots ! Il y en a même qui sont tués (électrocution,  égorgement etc) avec vos livres à la main ! Si ce n’est pas beau ça ! Vous devez en être extrêmement fière madame !

Certes, il y a des médisants et des jaloux qui disent que parler, parler, parler sans RIEN faire de ce qu’on dit est, au mieux, contradictoire, au pire hypocrite ! Mais vous ne les écoutez pas (encore heureux d’ailleurs !). Vous ne savez et ne devez écouter que les cris des animaux quand ils se font tuer, car à ce moment ils vous appellent, vous, pour leur dire des mots gentils et pour les rassurer que vous les mangerez avec respect ! Comme ça ils pourront mourir en paix grâce à vous ! Que feraient-ils sans l’assurance de votre amour posthume ? Mourir sans espoir est bien la pire des choses ! Mais là, quand ils savent que leurs dépouilles mortelles rassasieront votre royal estomac, ils sont même pressés d’y arriver. Pour vous remercier, bien sûr.

« Je ne récuse pas la domination mais la chosification » oui, certes, que vous êtes sage ! C’est sûr que tuer un animal pour se goinfrer de son cadavre c’est le traiter comme une fin en soi ! Mais, laissez-moi deviner, vous ne vous goinfrez pas, ça ne siérait pas bien à votre aristocrate bouche, vous dégustez avec art…Là est toute la différence !


« Non, je ne suis pas végétarienne, sans pour autant m’en vanter. » Sans blague ! Il ne manquerait plus que ça ! Vous n’êtes pas végétarienne et encore moins végane, ce qui devrait être le but de n’importe quel défenseur et amoureux des animaux et de la justice.

Bel exemple de savoir creux, d’accumulation de connaissances sans accumulation de sensibilité, de compréhension et ouverture d’esprit.


« Science sans conscience ruine de l’âme ». Mais non !!! Pardi ! Je n’ai pas affirmé que les animaux avaient une âme, je n’oserais pas offenser le genre humain, surtout pas ! Soit-dit en passant, vos discours et vos actes sont, à eux seuls, une offense au genre humain tel qu’il devrait être ! Mais ils sont monnaie courante au genre humain tel qu’il est ! Vous êtes commune, d’autant plus commune que vous vous croyez différente, d’autant plus commune que votre savoir vous oblige à un comportement meilleur et ne vous donne aucune excuse de ne pas l’adopter.

Cause à effet

si vous arrêtez

Oui, au fond c’est simple…